Les policiers se trompent d'adresse avant de casser l'épaule d'un inconnu

L'histoire se déroule à Rennes et la victime en question de cette bavure, chauffeur routier, vient de se voir accorder une indemnité de 20.000 euros pour le préjudice subit... 

Un chauffeur routier rennais a enfin obtenu gain de cause après des années de procédure ; alors qu'il était face à des policiers qui lui avaient tout simplement cassé l’épaule...par méprise.

La victime de cette bourde vient de remporter une petite somme d'argent pour les dommages corporels et moraux qu'il a subit suite à l'intervention des forces de l’ordre qui pensaient alors interpeller un homme suspecté de viols et qui s’étaient tout bonnement trompées d’appartement. Pour le préjudice, l’homme vient de se voir accorder la somme de 20.000 euros.

Petit rappel des faits

L’histoire démarre en 2013, et plus précisément au petit matin du 15 avril. Un père de famille entend alors tambouriner avec force et insistance à sa porte. Ouvrant celle-ci, il se retrouve alors face à deux policiers qui surgissent alors comme des pauvres diables et qui le plaquent violemment contre le mur. Ils lui feront une clé au bras pour l’immobiliser. Jusqu'ici, rien d'anormal et il n'y a pas vraiment suffisamment de pain grillé pour faire un bol de croutons frottés à l'ail...Mais dans la foulée, ils se rendent compte alors, très rapidement, qu’ils se sont bêtement trompés d'appartement et de cible. L’homme qu’ils recherchent et qui est suspecté de viols est en fait un individu à la peau noire. Ce qui n'est pas le cas pour le chauffeur routier qu'ils viennent de maîtriser avec violence. Dans la confusion et la gêne, ils se rendent compte alors que le suspect qu'ils voulaient interpeller, habite tout simplement à l’étage du dessus.

Ail, ça pique !

Les policiers s’en vont alors aussi vite qu’ils sont entrés. Ils laisseront l’homme et sa famille sous le choc, avant que ce dernier parte tout de même travailler, avec quelques douleurs à son épaule. Il va ensuite voir un médecin, et la sentence tombe immédiatement après un court diagnostique : il est victime d'une fracture. Il s'empresse dans la foulée de déposer une plainte, mais se heurtera alors à un parquet qui classera l’affaire sans suite :
« Aucune violence n’est imputable aux services de police. Les blessures ont été occasionnées par le comportement du père de famille ».

N'ayant encore jamais eu affaire avec la justice depuis ce jour, le chauffeur ne comprend pas et s'en remettra alors à un avocat rennais, Me Pierre-Yves Launay, qui s’emparera du dossier et saisira le juge des référés pour obtenir une expertise médicale. Etant donné que son client a dû être opéré et a dû rester à l’hôpital plusieurs semaines, l’avocat propose une transaction à l’amiable. Une proposition qui sera tout simplement refusée par le ministère de l’Intérieur. Me Launay. déplore alors :
 « L’État ne voulait pas reconnaître sa responsabilité. ».

L'affaire bouge en 2016

Devant une absence interminable de réponse, le tribunal de grande instance est alors saisi en juin 2016 et l’affaire finit par être jugée fin décembre 2017. Les magistrats estiment alors :
« qu’il n’y avait pas eu de faute des policiers mais que leur responsabilité était quand même engagée . En conséquence, une indemnité de 20.000 euros est allouée au père de famille rennais, en réparation d’un déficit fonctionnel permanent. ».

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