Des moines mécontents en découvrant qu'un supermarché vendait leur bière

Une abbaye, qui ne vend la bière qu’aux particuliers en quantité limitée, vient de découvrir que la chaîne de supermarché Jan Linders, aux Pays-Bas, vendait son breuvage sans qu'elle soit au courant.

Crédits photo : Le Figaro

La bière de l'abbaye de Saint-Sixtus

Une affaire qui sent le crouton frotté à l'ail du côté des pays bas avec la chaîne de supermarché Jan Linders, qui vient de s'attirer les foudres des moines de l’abbaye de Saint-Sixtus. On a pu voir en effet le groupe mettre en vente des bières trappiste,  alors que les producteurs du breuvage eux-même n’étaient pas au courant.

Jan Linders, bien décidé à monter un business lucratif sous le dos des moines, a tarifé sa bière au prix de 9,95 euros la bouteille. Un prix plutôt excessif pour les religieux, qui la vendent quant à eux à 3,75 euros. Le porte-parole de l’abbaye déclarera même à ce sujet : « Chaque amateur de bière sait que les trappistes de Westvleteren ne recherchent pas la maximisation des profits, ils ne produisent que la quantité de bière nécessaire à leur subsistance. Tous les profits réalisés sont destinées aux œuvres caritatives de l’abbaye. ».

Un litige avec le seigneur

Grand mal leur en a pris de vouloir tenter de monter un business dans le dos des moines qui ont pu se voir délestés de plus de 7.000 bouteilles qui ont ainsi été mises en rayon la semaine passée. Mais le plus incroyable dans tout çà, c'est qu'elles se sont écoulées en quelques heures seulement. En effet, la bière a eu un tel succès qu’une queue de clients impatients s’est formée jusqu’à l’extérieur du magasin. La consigne de vente était de deux bouteilles maximum par client. Les heureux chanceux présents sur place au bon moment n'avaient plus qu'à choisir entre une blonde et les brunes 8 et 12. Les moines ont qualifié quant à eux cet acte d’outrage à leurs « valeurs éthiques ».

L'affaire de la bibine de Saint-Sixtus

On ne plaisante pas du coté de l'abbaye, et pour cause :  au monastère cistercien, le règlement de vente est strict et stipule donc que la bière produite sur place ne peut être vendue qu’aux particuliers, et ce...sous forme de verre. Mais "Nom d'un jus d'ail !", nous direz-vous ! Comment des bouteilles ont-elles pu bien sortir de ce monastère ? Et bien, si les consommateurs veulent plusieurs bouteilles, le site de l’abbaye prévient qu’ils doivent faire preuve de « beaucoup de patience et de la chance ». La procédure est encore plus compliquée que de trouver un conseiller dans une agence de Pole Emploi ! Les acheteurs doivent prendre un rendez-vous, se présenter à la date et à l’heure convenue et faire enregistrer le numéro de leur plaque d’immatriculation préalablement. Enfin, ils n’auront droit qu’à deux casiers de 24 bouteilles maximum. Contrôle supplémentaire : un achat d’une même personne ne peut être renouvelé que tous les 60 jours.
 

Au nom de la Bière

Les moines mènent l'enquête et comptent bien se rapprocher de Jan Linders pour savoir de quelle façon ils ont bien pu procéder afin de se procurer ces bouteilles de bière. Le porte parole nous explique alors : « Nous avons appris la nouvelle dans les médias, nous sommes extrêmement choqués. Nous regrettons que cela arrive, cela va à l’encontre des valeurs et de la vision de notre communauté. Nous espérons surtout que cela ne se reproduira plus. ».

Gineke Wilms, directeur du service marketing de l’entreprise, a déclaré : « La bière a été achetée à travers un certain nombre de liens, ce qui explique pourquoi le prix était si élevé. Nous avons souligné à l’abbaye que nous avions de très bonnes intentions. »